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Daniel Juvancy, research... - Page 3

  • Filliou et Beuys, figures tutéllaires de l'ART,quand nous en serons à créer sans être pour cela des artistes...

     drôle de titre pour une idée très simple...!

     

    En fait, j'insiste un peu sur les développements possibles des idées de Robert Filliou et de Joseph Beuys...

     

    En 1970, Robert Filliou publie un livre, « Teaching and Learning as Performing Arts », dans lequel sa conception de l’art s’élargit à une vision globale de la société, inspirée de Charles Fourier.

    Rejetant les idées d’admiration et de spécialisation qui sont pour lui responsables de l’aliénation de la société capitaliste, R. Filliou distingue une « économie de la prostitution », reposant sur la quête du pouvoir, d’une « économie poétique » chargée d’instaurer un nouveau système de valeurs plus propice à l’épanouissement de l’homme.

    Son objectif, comme celui de J. Beuys qui se situe de ce point de vue aussi dans la lignée de Fluxus, est que chaque individu prenne conscience qu’il est un artiste – ce qui ne signifie pas qu’il produise nécessairement des œuvres d’art au sens strict du terme – mais qu’il puisse affirmer son génie dans le cadre de n’importe quelle activité, elle-même élevée au rang de l’art.

    Ce postulat est assez simple, mais point simpliste ...peut être faut il revenir à une posture intellectuelle plus simple et surtout reliée à la terre...

    et puis il y a l'envie de partir "au bout du monde au pays de lumière, sur cette route qui fait le tour de la terre..." je cite de mémoire Gérard Manset...

     

    en attendant, voici une petite photo des tours Chams de Po Naghar dans le sud du Vietnam c'est un des endroits les mieux conservés de la culture Cham ...du royaume de Champa...

     

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  • en vue de la vraie vie....

     

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    "en vue de la vraie vie... "  (action photographique et point de vue privilégié)

     

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                     œuvre réalisée en 2004  (deux images associées)

     

     

    Le silence est souvent préférable il est la réponse la plus sage aux actions humaines ...

    je dirai simplement: les oiseaux chantent le matin, à l'heure de tous les possibles...après tout ils peuvent faire le tour du monde dans le froid, le vent et le vaste monde si dangereux...

    je préfère discuter avec un arbre, une pierre, des petits animaux fugaces...certains insectes, pas tous...j'ai encore quelques efforts à faire, mais ça viendra ...

     

    reste l'exercice de "la sculpture", sans lequel je n'arriverai point à vivre...

     

    voici ce que disait Joseph Beuys à propos de la sculpture:

     

     

    "Les forces qui sont à l’œuvre dans la sculpture sont celles qui sont à l’œuvre dans l'homme. Toujours en prenant comme critère les énergies présentes dans les matériaux et dans leur forme, je constate que les énergies indéterminées sont celles qui existent dans la volonté de l'homme, que les énergies motrices sont celles de son affectivité (au centre) et que le principe de la forme se retrouve en haut, dans la tête (là où les gens localisent le siège de la pensée). Vous avez donc là un élargissement de la notion d'art dans un sens anthropologique qui fait éclater les limites du concept d'art moderne. Dans la mesure où ses principes fondamentaux s'étendent à l'homme dans sa totalité."

    c'est donc une citation de Joseph Beuys...pour ceux qui ne connaissent pas cet artiste voici un lien:https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Beuys

  • robert Filliou: poète idéal..?

    voici un texte très bien fait sur la vision artistique de Robert Filliou ...j'ai trouvé ce texte sur le site du MAMCO dont voici le lien:

    www.mamco.ch/artistes_fichiers/F/filliou.html

     

     

    Robert Filliou

     

    Robert Filliou quitte la France à l’âge de vingt ans pour les États-Unis, où il fait des études d’économie. De 1953 à 1957, il travaille pour les Nations Unies à un programme de reconstruction en Corée du Sud. C’est pendant ce séjour qu’il visite le Japon et qu’il entre en contact avec le Zen qui jouera un rôle important dans sa pensée artistique. Après avoir mis un terme à cette activité, il voyage pendant plusieurs années, puis il revient en 1959 à Paris avec le projet d’écrire. Filliou, qui se définira toujours comme poète, commence alors à travailler avec des objets et s’intègre rapidement aux activités de Fluxus. Entre d’incessants déplacements, il réside à Villefranche-sur-Mer de 1965 à 1968, où il ouvre avec George Brecht la « Cédille qui sourit », une sorte d’atelier-boutique, reconnue comme « Fluxshop », puis à Düsseldorf jusqu’en 1974, date à laquelle il retourne définitivement en France. Son œuvre allie à un sens aigu du bricolage, de l’humour et du dérisoire, une curiosité intellectuelle qui le pousse à dépasser constamment les frontières de l’art et une conception spirituelle et utopiste du rôle de l’artiste.


    L’œuvre de Robert Filliou peut être considérée hâtivement comme une manifestation de l’esprit néo-dadaïste de Fluxus. Il partage avec cette constellation informelle d’artistes dont il a rencontré très tôt certains des principaux acteurs (George Maciunas, Nam June Paik, Emmett Williams, Arthur Köpcke, Josef Beuys), le même rejet des catégories esthétiques traditionnelles et la même volonté d’identifier l’art à la vie en recourant notamment à de nouveaux médiums : performance (bien qu’il soit souvent plus proche de la poésie sonore et qu’il ait préféré le terme d’'action-poetry'), multiple, vidéo. C’est dans ce contexte que se développent les principes fondamentaux de sa pratique artistique : une prédilection pour l’écriture, ainsi que pour l’objet quotidien ou récupéré, une syntaxe qui relève du collage et qui conserve à ces emprunts toute leur fraîcheur objective, et une tendance à maintenir son travail dans un rapport constant au « je » – souvent accentué par des éléments autobiographiques sommaires – afin de susciter une communication immédiate avec le spectateur, perçu en fait comme un interlocuteur, et d’éviter que l’œuvre ne soit mythifiée.

    R. Filliou définit les bases de sa réflexion avec le « Principe d’équivalence », présenté pour la première fois à Düsseldorf en 1969. Constituée de planches de bois, de boîtes de carton et de chaussettes rouges, potentiellement extensible à l’infini, au point que R. Filliou se demandait humoristiquement s’il n’avait pas retrouvé « le geste initial du Créateur », cette œuvre postulait la stricte équivalence du « bien fait », du « mal fait » et du « pas fait ». Refusant de hiérarchiser les œuvres en fonction du talent ou de l’habileté déployés dans leur réalisation, il déclare que sa « spécialité est le mal fait », et élève le « pas fait » au rang de « secret absolu » de la « Création permanente ». Synonyme de « Fête permanente » ou d’« Eternal Network », la « Création permanente » englobe et résume dès lors tout son travail.

    En 1970, il publie un livre, « Teaching and Learning as Performing Arts », dans lequel sa conception de l’art s’élargit à une vision globale de la société, inspirée de Charles Fourier. Rejetant les idées d’admiration et de spécialisation qui sont pour lui responsables de l’aliénation de la société capitaliste, R. Filliou distingue une « économie de la prostitution », reposant sur la quête du pouvoir, d’une « économie poétique » chargée d’instaurer un nouveau système de valeurs plus propice à l’épanouissement de l’homme. Son objectif, comme celui de J. Beuys qui se situe de ce point de vue aussi dans la lignée de Fluxus, est que chaque individu prenne conscience qu’il est un artiste – ce qui ne signifie pas qu’il produise nécessairement des œuvres d’art au sens strict du terme – mais qu’il puisse affirmer son génie dans le cadre de n’importe quelle activité, elle-même élevée au rang de l’art. Moins démiurge que J. Beuys, pour qui cette prise de conscience relève du tragique, R. Filliou mise sur le jeu, l’innocence et l’imagination, qui sont des qualités qu’il identifiait à l’enfance.

    Ces idées, qui déterminent toute son œuvre, s’incarnent parfois littéralement comme dans la « Tool-Box N° 1 » (1971), où les mots « innocence » et « imagination » en néon sont encastrés dans une boîte à outils. Mais elles peuvent trouver une formulation beaucoup plus sophistiquée : par exemple dans le « Poïpoïdrome », élaboré à partir de 1964 avec l’architecte Joachim Pfeufer. Conçu comme un espace propre au déconditionnement culturel et à la méditation, ce projet, dont seuls des plans et un prototype ont été exposés, demeure un des meilleurs exemples de la manière dont R. Filliou pouvait convoquer, avec iconoclasme, humour et candeur, tous les domaines du savoir pour les vider de ce qu’il estimait être vain et n’en conserver que ce qu’il jugeait utile à un approfondissement immédiat du sens de la vie. Dans la même perspective, il invente en 1971 le « Territoire de la république géniale », une utopie qui connut pourtant une réalisation publique la même année dans une salle du Stedelijk Museum à Amsterdam : au lieu d’y montrer des œuvres, R. Filliou tentait au moyen de documents et de photographies d’engager directement le dialogue avec les visiteurs. Cette entreprise de déterritorialisation et de délégitimation de la sphère artistique trouve son apogée en 1973 à la Neue Galerie d’Aix-la-Chapelle avec le « 1.000.010e anniversaire de la naissance de l’art » : un énorme 'happening' informel auquel toute la population était conviée et d’où toute notion traditionnelle de l’art disparaissait au profit d’une fête éphémère.

    C’est dans cette convivialité que l’art pour R. Filliou devait s’abolir, et chacune de ses œuvres dans sa légèreté cherche à témoigner de ce qui était sa vision de l’art du futur : une sorte de « gai savoir », un art de vivre heureux, ou encore « l’art d’être perdu sans se perdre ».

    Philippe Cuénat


    Robert Filliou est né en France en 1926, il est décédé en 1987 à Peyzac-le -Moustier (France).

  • lever de pierres...

    lever de pierres...

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    l'orage n'a pas eu lieu, malgré l'alerte orange, juste un drôle de vent un peu fou hier soir ...

    petit exercice au réveil, là où les muscles et le peu d'idée qu'il me reste sont encore un peu "efficaces"....

    cette sculpture à peine ébauchée et si forte en l'état, son état de pierre immobile, cette œuvre simple, je l'avais déplacée près de l'atelier...il s'agissait de l'inclure à la série de sculptures en préparation pour l'exposition à Barotte.

    Elle a donc servie de fil conducteur pendant l'élaboration de:

    "ô super(wo)man", petit hommage à Laurie Anderson ....  

    DSC04918.JPGSa force m'aidait à créer le reste...

    depuis une semaine elle était seule, près de l'atelier ....mal placée, pas du tout en place en fait...

    Je lui ai redonné un peu de la force qu'elle m'avait apporté, par sa présence au milieu de tout ce fatras de ferraille qui a fini par devenir une série de sculptures présentes actuellement chez

    Patrick Brisset à Barotte ...

     

    L'exercice de la sculpture c'est avant tout un mélange grisant de liberté intellectuelle et d'intensité physique qu'on retrouve dans très peu d'autres activités humaines...

    En tous cas, comme je l'envisage, moi, la sculpture est (avant tout) une aventure...et non point un travail...

    Travailler est un mot d'une terrible efficacité, impliquant un rapport social, une dépendance à l'argent et une usure prématurée du corps...quelque soit le travail...

    C'est un piège social un point c'est tout ! c'est une façon de mourir en bombant le torse...la compétition n'a rien de rentable dans le vrai sens du terme...la compétition broie la nature, parce que l'homme a cette volonté de se débarrasser de la nature qui lui fait peur ...la compétition broie les animaux qui ne nous ont rien fait et les hommes trop faibles...et nous sommes toujours trop faibles, dans nos vies respectives, un jour ou l'autre ...

    Pour avoir été obligé de travailler dur, je sais depuis toujours que le travail n'est pas une bonne chose...l'activité physique intense quand elle n'est pas liée à l'exercice du grand capital avec pour toile de fond la globalisation à outrance et la rentabilité destructrice peut s'exercer dans le sport(amateur...), certains arts martiaux et entre autres choses dans l'exercice de la sculpture ...

    Cet exercice permet de se réaliser pleinement, de manière à la fois physique et intellectuelle sans y laisser son "âme"...elle grandit cette âme au point de nous changer totalement au fur et à mesure de l'élaboration de l’œuvre.

    Il faut accepter de devenir patient, il faut faire et refaire encore la même simulation de ce que va devenir l'oeuvre et c'est ce parcours, cette intensité-là, dans ces moments-là qui me fascinent depuis toujours.

    Ce n'est pas imposer sa loi ou faire plier un matériau à sa volonté,  c'est peut être simplement profiter de sa substance et incorporer à celle ci un peu de soi sans la détruire pour autant...

    c'est peut être cela, la sculpture: une alchimie provisoire, des bornes immobiles dans un univers d’éphémères mouvements...

     

    et ce matin, c'était le moment idéal pour placer cette pierre à cet endroit là ...malgré la fatigue, cet escalier difficile et mon cœur qui ne supporte plus les efforts violents ...

     

    sur le calendrier, c'est la fête des Pierre et Paul ...

    je pense à mon oncle Pierre disparu il y a peu de temps ...et à tous les Pierre ...connus ou inconnus ....

     

     

  • ô superman ....de Laurie Anderson ...

    pour l'exposition de l'été à Barotte je suis en train de concocter un ensemble de structures/sculptures dédiées à l'oeuvre de Laurie Anderson et évidemment surtout à ce morceau très connu : "ô superman"

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    un aperçu de ma progression dans l'idée... qui me tient à cœur depuis longtemps de rendre un hommage à

    Laurie Anderson

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     ...musique, le temps, les échos, point d'orgue et coda ce sont les titres de quelque unes des sculptures en cours...ferraille et béton ...

  • le luna park s'ennuie ...même au bout du monde ...

    de ville en ville

    le luna park s'ennuie

    montage démontage

    il connaît le monde

    c'est lui qui l'a fait

    et encore une fois

    il songe aux visiteurs

    ils croient s'amuser

    à s'en faire péter la rate

    ils ne font que vivre

    dans ses méandres

    le beau luna park de rêve...

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    sur la Saïgon river entre un cargo et le centre des affaires de Ho chi minh city ...

    ce sont dans ces moments là où l'on trouve l'Europe bien petite et surtout un peu trop sure d'elle ....tellement sure d'elle qu'elle dépérit cette vieille Europe...

    se sentir mieux au bout du monde... cela ne tient pas à grand chose :peut être ne pas tout comprendre, à la langue, aux rituels, aux habitudes ....

    ça doit être cela l’exotisme ...

    et je pense à Lévi Strauss et à  l'incipit de "tristes tropiques":

    « Je hais les voyages et les explorateurs "

     

     

  • ...Robert Filliou...

    Robert Filliou considérait être un génie sans talent et, plus largement, que tout un chacun est porteur d’un génie que l’exercice de ses talents l’empêche de développer.

    Cet énoncé dénote une pratique privilégiant le comportement artistique à l’objet d’art, tout en éclairant les intuitions philosophiques et les utopies sociales....

     https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Filliou

  • plus moyen de dormir tranquille...

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    ces animaux ne sont pas capitalistes ....à part avec les croquettes peut être ...blague à part y a t il vraiment une folie à l'intérieur des cerveaux humains ?

    http://www.bastamag.net/Le sommeil sous les coups de boutoir du capitalisme

    Pour Jonathan Crary, qui publie aux éditions Zones, 24/7 – Le capitalisme à l’assaut du sommeil, nous sommes entrés dans un système économique, social et politique promouvant l’idéal d’une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit, dans un état d’insomnie généralisée. Selon lui, aucun individu ne peut certes « consommer, jouer, travailler, bloguer, télécharger ou envoyer des SMS 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Mais comme il n’existe désormais plus aucun moment, aucun endroit ni aucune situation où l’on ne puisse pas acheter, consommer ou exploiter des ressources en ligne, le non-temps 24/7 fait une incursion acharnée dans tous les aspects de la vie sociale et personnelle ». À l’instar de ses propres machines, l’humanité serait passée en « mode veille » : constamment disponible, toujours connectée, jamais vraiment à l’arrêt.

  • la maison et le temps qui passe...

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    la maison en 2011....

     

    Ne plus prendre le temps...

    Le seul exercice rituel laissant apparaître une régularité apaisante, c'est bien celui de tailler les rochers qui affleurent sur cette colline où j'ai décidé de vivre il y a de cela trente ans.

    Le rythme de la taille, le tac tac tac de la massette sur les quelques outils me servant à concrétiser mes rêves dans ce temps qui s'évanouit sans relâche, cette musique est apaisante...

    de quoi devenir immobile pour toujours...

     

    Reste-t-il une société humaine survivant sans le sacro-saint comptage du temps ?...quelques «sauvages » à l'abri de ce déroulement permanent des secondes, des minutes, des heures... ?

    Peut être ont ils moins peur de la mort que nous autres « les organisés » ?...

     

    Naïvement, j'essaie de résister à tout ce maelström.

    Même si cela n'est pas parfait, j'ai réalisé au moins le rêve d'autonomie de la maison … ce rêve je le portais depuis l'adolescence...ici, sans les contraintes habituelles cela s'est révélé possible ...je publie dans cet article des photos de la maison à différents stade de son évolution...

     

    Ah ! Cette maison !

    Havre de paix pour certains de mes amis, posture intenable dans le temps pour certains autres...

    et je résiste à ce bavardage …

    En tous cas, je n'essaie pas de me poser en modèle...dans ma vie quotidienne je préfère ne plus en parler...

    quand je vois la dépense énergétique de l' européen moyen...je ne dis plus rien, je sais mon discours inutile, un peu comme ma prise de position dans l'univers artistique...

    Le nucléaire fait peur, mais quand même un peu moins que le soi disant manque de confort...

    je préfère le confort de ma tête et savoir d'où viennent les watts utilisés à la maison, la maison de toutes les expériences...

    Pour en revenir au tac tac du type qui taille ses cailloux au fond de bois, il ne faut pas le confondre avec le tic tac de tous ces beaux objets donnant l'heure gratuitement...

    honte à celui qui inventa la clepsydre !!

     

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    la maison en 1990...

     

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    la maison en 1988...avec le tout premier capteur photovoltaïque...juste de quoi s'éclairer le soir pour lire ...

    c'était un peu comme à "Walden"... le lieu où vivait Henry David Thoreau...

    et pourtant je n'avais pas encore lu : "Walden, la vie au fond des bois"...

     

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     la maison en 2014...

     

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  • un jour comme les autres...

    Quand le regard s'attarde un peu on voit clairement une humanité ne fonctionnant pas très bien, il s'en faut de beaucoup...

    Parler de fonctionnement pour une entité si importante pour nous tous, implique une machinerie complexe et surtout l'idée saugrenue d'un groupe d'humains destiné à n'être qu'une machine vouée à la survie de l'espèce.

    Ne pas s'étonner de tous les travers de cette humanité défaillante, terrassée puis renaissante à chaque fois ou presque, sciant la branche sur laquelle elle est assise et dans sa chute sensationnelle se rattrapant à une autre branche... qu'elle commencera à attaquer avec enthousiasme à la première occasion...c'est à dire le plus tôt possible...

    La solitude est donc une solution temporaire, un jour ou l'autre il faut revenir au groupe, payer son tribut à cette humanité vacillante, renaissante, perdue...d'où la notion d'inutilité comme seule preuve d'une liberté hypothétique...

    L'inutile devient une posture, si ce n'est de combat, au moins de défense, mais cette revendication de faire dans l'inutile comme d'autres font dans la finance, les assurances, la sécurité... cette revendication, si elle est menée à bien, devient une menace pour la survie de l'espèce.

    C'est peut être juste un moyen de résister un peu au rouleau compresseur, histoire d'avoir au moins essayer...

    Ce serait aussi le concept de la machine folle produisant des artefacts inutiles, sans pour cela être futiles...

     

    sérieux distinguo...

     

    inutile mais pas futile...

     

    Évidemment, il y a plusieurs solutions...

    Celle qui consiste à être épris de lucidité quant aux agissements de la société humaine et par là même à rendre un verdict irrémédiable: «elle ne vaut rien, cette humanité ! Massacrons les tous de peur qu'ils ne le fassent à notre place !..»une autre variante: « exploitons les tous !..»etc...

    en cherchant bien, il doit y avoir pas mal de possibilités...

     

    Il est peut être possible de s'abstraire de ce groupe exaspérant qui est la compagnie des hommes en créant de l'inutile, de l'absurde, «du qui sert à rien»...pour le plaisir d'exercer l'orgueil qui nous taraude l'esprit.

    Le pire serait de pratiquer orgueilleusement cette activité comme telle, créer en quelque sorte une bulle de fausse humilité...

    faire croire aux autres hommes à cette vertu proche de la ferveur religieuse ou au moins rituelle...

    Du fond des âges, je verrais Kurtz accoster le Vapeur de Marlow, celui de Conrad et donner à Coppola matière à créer «l'apocalypse maintenant»...»au cœur des ténèbres» …

    Et pour toujours le bruit lancinant des hélicoptères sera mêlé à la musique rituelle des « Doors »

    This is the end...

    En Asie j'ai marché le long du 17ème parallèle, j'ai vu les tours du Royaume de Champa encore debout, j'ai constaté que la joie renaît après l'effroi ...bien sur ...j'ai constaté tout cela...

    Il n'y a rien à espérer de nous autres humains...

    L'homme qui tombe a un sacré trou dans le ventre …

     

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    l'homme qui tombe, c'était moi...le rêve de ma disparition future...je ne sais pas si vous comprenez ou faites semblant de ne pas voir...

    s'évader est impossible... même quand tu tombes face contre terre, le cœur ralenti, tu cherches dans l'humus une pierre, un morceau de bois solide, un socle pour te rebâtir...

    Si le cœur lâche vraiment ce sera un autre qui renaîtra pour finir le travail, l'avancée de l’espèce...la pire des saloperies...

    celle qui inventa l'espoir pour continuer son travail de destruction...

    Nous avons tout inventé d'un bout à l'autre de l'histoire pour justifier nos cruautés sans équivalence dans la nature.

    Dés que la pensée envahit nos cervelles, il y a le risque de découvrir le plaisir cruel de faire plier le monde à nos caprices.

    Constater l'étendue des dégâts...partir vivre au fond des bois...bâtir de l'inutile, histoire de se poser en figure de proue d'un voilier imaginaire...

    « non mais ! Regardez moi ce non-participant ! Ce faux cul délétère ! Ce parasite factice ! Il a peur d'avoir les mains sales !!! »

    Les intellectuels...y en a t il encore un qui porte l’espérance?

    Mes pauvres mains pensent qu'il faut révéler l'emplacement perdu du trésor, celui qui attend derrière la porte …

    Mes pauvres mains fatiguées se contractent et meurent sans avoir fini leur tâche...

    L'idée de ne pas avoir assez de temps pour finir l'inutile chantier de mon existence me poursuit dans les rêves d'anges bleus, de monstres colorés, de rivages oubliés.

    La jungle épaisse ne me fait pas peur...elle est préférable à la compagnie humaine .

    Je m'abstrais du substrat, je m'amuse de moi même...je vous oublie pour me consacrer à l'inutile...

    Dans mon cas, pour moi, pas de pardon !

    J'avais de l'or dans les mains, j'aurais finalement préféré ne pas profiter de mes chances...tourner le dos à l'humanité...dormir dans le froid...

     

    j'écris tout cela dans les nuages...c'est un territoire sans substance, sans réelle existence...je vois sur l'écran l'inutilité de mes rêves...

     

  • la certitude...

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    Il y a une certitude, la seule, celle bien restée en place dans le déroulement de mon existence, bien au chaud sous mon crane … et cela depuis le début: d'être venu dans ce monde m'a donné l'occasion de servir une sorte de folie créatrice...

    Penser la folie est preuve de guérison et pourtant je ne guéris jamais, je m'adapte simplement à l'idée du futur terminus ...j'avale ma peur et tous nous faisons de même...il n'y a rien à dire, rien à inventer...pas plus de témoignage à restituer...l'humanité a conscience de sa chute toujours repoussée...elle se fait des frayeurs elle n'a aucun plan de sauvetage même si elle le clame bien fort...elle ment à tour de bras pour continuer à respirer...

    l'espoir fait vivre... chercher encore la lumière même s'il n'y a qu'un trou noir et juste une descente, sans retour possible ...créer, c'est essayer de boucher ce trou pour ne plus avoir peur de mourir...de ne pas croire me rend perméable au désespoir, matériau facile à mettre en forme... mais la vie est faite d'espoir ou bien l'inverse... c'est là où la folie toute simple prend son envol et devient l’œuvre dans laquelle on nage sans crainte... sans drogue salvatrice...sans douceur volage...

    le 27/12/2013, à 2h 50...

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     si vous cliquez sur ce lien, vous irez vers le soleil...

     

  • "j'ai posé ma vieille peau quelque part dans l'étendue du sommeil" ....chronique japonaise par Nicolas Bouvier...

    extrait du "cahier gris"dans "chronique japonaise" de Nicolas Bouvier, l'auteur de "l'usage du monde" ....

    "Comme je m'en revenais vers la maison, le spectacle à l'épicerie d'une grosse mouche noire faisant toilette sur une éclatante pyramide d’œufs frais m'a soudain rempli d'une gaité inexplicable. Sentiment que j'allais moi même sortir de l’œuf.

    Je suis allé boire du saké chez les deux Coréennes qui tiennent entre les escaliers de Shimogamo et les sureaux du petit cimetière un bar grand comme un buffet normand.

    La fille et la mère: des visages de Sioux, des peux mates et parfaites tendues sur de fortes pommettes, des yeux d'obsidienne impertinents et gais, des dents superbes. Toutes deux l'allure de magiciennes ou de renardes réincarnées. Ce matin, la tête un peu dolente et l'esprit clair.

    J'ai posé ma vieille peau quelque part dans l'étendue du sommeil.

    La nouvelle est encore douloureuse et fragile mais il y aura certainement moyen de vivre à l'aise quelques années dans cette peau-là; l'autre n'allait vraiment plus. J 'ai trouvé sur la table du déjeuner une aquarelle encore humide représentant trois kakis: Éliane s'est remise à peindre. Excellent signe. Comme je souhaite qu'elle se fasse à ce pays que j'ai tant aimé. Il pleut à verse sur les feuilles neuves, la lumière change à chaque instant. Le ciel est comme une éponge lumineuse qu'une grande main presse et relâche. cette nuit j'ai vu en rêve toute l'histoire japonaise alignée comme une suite d'images d’Épinal aux couleurs acides, avec ici et là un gros plan sur un figurant, sur un visage stupéfait ou contrit. A peu près ce qu'un enfant verrait dans une lanterne magique."

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  • le rituel du feu...

    dire l’étrangeté de ce monde
    la simplicité des pieds nus sur la terre
    l’envergure du feu de ces gestes rituels vers le monde de l’intérieur de moi-même
    ce qu’il y a bien tapi dans mon ventre au plus profond viscéralement inquiétant
    mon cerveau s’alimente de mon activité rituelle et non l’inverse n’en déplaise à la science
    je sais que ce que je dis n’existe pas et j’en éprouve du bonheur
    l’extase d’être comme à Walden et partir au loin vers l’inexistant
    ne plus souffrir de la modestie maladive
    débarrasser l’humilité secondaire dans l’acte de survivre
    il n’est question que de ça survivre nous croyons vivre et nous ne sommes que rituels
    vers ma quatre vingt dix septième année je résoudrai la théorie de mes contraires 
    j’en ai bien l’intention
    même si vivre pose des choix existentiels je finirai par comprendre la terre 
    grâce à mes pieds nus dans le feu
    je n’aurai plus peur de savoir que ma survie est la seule vie acceptable
    et la culture une tentative désespérée de sourire en espérant provoquer une onde de chaleur sur un visage dont l’humanité me traverse la mémoire
    de ne rien risquer nous crèverons de survivre
    enfin nous éprouverons la joie immense de ne plus nous interroger sur cette vie

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    ces photos ont été prises avec un Bronica 6x6 en pose B ....

  • l'industrie...

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    vue du Guadiana, à Mertola en 2005  dans le sud du Portugal

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    vers les mines de san domingo

     

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    l'eau polluée ....

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    les anciennes structures de la mine...

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    plus on roule à travers l'étendue désertique, plus les bâtiments oubliés donnent cette impression de fin de tout... de fin d'un monde industriel ...le monde du travail à tous prix ...exploiter le monde ...déserter ce monde quand il n'y a plus rien à gratter ...laisser tout en "l'état" ...en "létal"

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    Lors d'un voyage de groupe, en 1996, pour un projet européen sur l'étude de la pauvreté en Europe du sud... (si ! si ! ça existe !)...j'avais voulu explorer cette zone...mais voyager en groupe pose certains problèmes ...en 2005, je suis retourné dans cette région de l'Alentejo portugais avec ma compagne.

    C'est lors de cette petite aventure d'ailleurs, qu'elle a saisit le sens et l'idée du voyage...prendre son temps...ne pas céder à l'organisation qui guette chaque voyageur dans n'importe quelle contrée, proche ou lointaine...poser son sac où l'on veut...faire sa vie en faisant sa route..."l'enseignement" a tellement bien fonctionné dans l'imaginaire de celle qui m'accompagne, qu'elle est devenue bien plus téméraire que moi...il faut la voir traverser une rue en Asie ...descendre de moto et rire un bon coup en me regardant manger une Pho ga à Dalat  ...Alors oui...à coté de Mertola, dans le territoire interdit des mines de san domingo nous avons vu les ravages de l'industrie...