dire l’étrangeté de ce monde
la simplicité des pieds nus sur la terre
l’envergure du feu de ces gestes rituels vers le monde de l’intérieur de moi-même
ce qu’il y a bien tapi dans mon ventre au plus profond viscéralement inquiétant
mon cerveau s’alimente de mon activité rituelle et non l’inverse n’en déplaise à la science
je sais que ce que je dis n’existe pas et j’en éprouve du bonheur
l’extase d’être comme à Walden et partir au loin vers l’inexistant
ne plus souffrir de la modestie maladive
débarrasser l’humilité secondaire dans l’acte de survivre
il n’est question que de ça survivre nous croyons vivre et nous ne sommes que rituels
vers ma quatre vingt dix septième année je résoudrai la théorie de mes contraires
j’en ai bien l’intention
même si vivre pose des choix existentiels je finirai par comprendre la terre
grâce à mes pieds nus dans le feu
je n’aurai plus peur de savoir que ma survie est la seule vie acceptable
et la culture une tentative désespérée de sourire en espérant provoquer une onde de chaleur sur un visage dont l’humanité me traverse la mémoire
de ne rien risquer nous crèverons de survivre
enfin nous éprouverons la joie immense de ne plus nous interroger sur cette vie
ces photos ont été prises avec un Bronica 6x6 en pose B ....
Commentaires
J'aime beaucoup! Entre sculpture vivante et prise instantanée du mouvement de l'homme et du feu, qui les regarde, indolente, la sculpture figée dans la pierre. Figée?
figée ? et bien non...puisque la sculpture qu'on voit est aujourd'hui bien différente ...
c'était le début du temple de l'immobilité (attention ! faut suivre ! )
j'avais fait une pellicule Ekta en 6x6 que je présentais en transparence ...
ces photos sont longtemps restées dans leur boite ...si je me souviens bien c'était un solstice d'été...avant l'an 2000...c'était génial de faire ce truc ...